Robyn Orlin - We must eat our suckers with the wrappers on… / by herwannperrin

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Tout d’abord, un grand merci à Xavier MONTAGNON de Panopticon qui m’a gentiment offert sa place pour We must eat our suckers with the wrappers on… (Nous devons manger nos sucettes avec l’emballage… ) spectacle de danse / théâtre / chant au titre évocateur de Robyn Orlin, artiste sud africaine qui chante et danse les malheurs de ces compatriotes décimés par le fléau du Sida qui touche sans communes mesure et qui laisse nombre d’orphelins sans ressource en errance….

La mise en scène interactive entre la salle et les danseurs, chanteurs permet de prendre la mesure de la vie et de la réalité, des événements festifs qui rythment la vie et les évocations, les fils d’histoire que racontent ces danseurs, femmes vivantes aux multiples facettes nous font comprendre que les sucettes peuvent avoir souvent un goût amer et que derrière cette absence d’emballage se cache une détresse infinie. Le jeu de la webcam, représentant sur grand écran le spectacle qui se déroule devant nos yeux intrigue et dérange à la fois, intrigue car pourquoi est-il là, histoire en mouvement, souvenir évocateurs d’instants disparaissant au fil des heures, fixant les visages de ces inconnus voués à disparaître certes mais également rajoutant un autre axe visuel, plus près des visages, des expressions et de la douleur, le noir & blanc renforce cette impression de proximité immédiate, documentaire vivant qui se déroule devant nos yeux ébahis et qui rythmé par ces tambours - seau inquiètent et fascinent le spectateur devenu partie prenante de cette interactivité. Les évocations plus ou moins violentes de coïts et de scènes d’amour sans emballage rappellent à la réalité tandis que les chants mélancoliques nous indiquent la douleur et la tristesse mais également une prise de conscience profonde. Le Sida fléau est là, symbole gravé dans le sol de cette hécatombe quotidienne, mieux vaut manger des bananes avec un préservatif …

A ne pas manquer….

Rosita Boisseau écrit dans Le Monde du 29 septembre «  A partir d'improvisations des danseurs, de leurs confidences, de chansons interprétées dans la dizaine de langues parlées en Afrique du Sud, a grandi un spectacle paradoxalement fragile et guerrier, douloureux et optimiste, noué par le désir de faire cause commune à travers la maladie et la mort. "Ici, le sida fait peur et vous met au ban de la société, raconte Richard Manamela, 29 ans. En jouant, j'ai trouvé la liberté de parler en mon nom du sida, mais je suis aussi la voix de ceux qui sont malades. A notre niveau, on fait partie de la solution pour que ça aille mieux, ici ou là-bas, et j'en suis fier." »

Quelques représentations à ne pas manquer au Centre National de la Danse samedi 1er octobre à 17h30 et 20h30, lundi 3 à 14h30 et 20h30, mardi 4 à 19h, mercredi 5 à 14h30 et 20h30

Une rencontre aura lieu avec Robyn Orlin le 5 octobre, à l’issue de la représentation….